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L'Alsace, éd. de Guebwiller, 4.6.2002 Le généalogiste Alain Eckès continue son travail de recherche des Alsaciens engagés dans les milices par le roi de France. Il vient d'achever un inventaire de 2250 mentions, soit près de 1500 habitants de la région. Pour être un bon milicien engagé dans la milice provinciale de Louis XIV, il fallait avant tout ne pas présenter d'infirmité incompatible avec le service actif, être célibataire, âgé entre 16 et 40 ans, et surtout être d'une taille supérieure à 5 pieds. Ce dernier élément est d'importance, car 5 pieds correspondent à 1,62 m et il est très facile de remarquer dans les inventaires que beaucoup d'habitants étaient bien plus petits et échappaient ainsi aux obligations qu'engendraient la milice provinciale, à savoir l'apprentissage des techniques militaires et manoeuvres, en temps de paix et remplacer, dans les places fortes, les contingents envoyés sur les champs de bataille, en temps de guerre. À quelques rares occasions seulement, les miliciens prenaient part aux combats. Les 5 pieds qui font la différence Alain Eckès a relevé par exemple qu'à Soultzmatt, lors du tirage au sort de 1775, parmi les 117 hommes de la paroisse en âge de porter les armes, 15 bénéficiaient d'exemptions diverses, six souffraient d'infirmités et surtout 82 mesuraient moins de 5 pieds ! Les 14 hommes qui restaient devaient tour à tour tirer un billet dans un chapeau, celui qui présentait le billet noir était bon pour le service. Thiébault Gwinner, bûcheron de Wintzfelden, faisait partie du contingent de 1775. À Rouffach, sur les 145 enregistrés, seuls 15 étaient susceptibles d'être engagés. À Raedersheim, il n'en restait plus que 15, sur 110. Alain Eckès a retrouvé, dans un document établi par le bailli d'Issenheim, l'origine de cette taille minimum de 5 pieds : ceux qui présentaient une taille supérieure pouvaient être sélectionnés dans le corps des grenadiers royaux, une formation d'élite. Des sources multiples Pour réunir cette liste intéressante d'habitants de la région appelés sous la milice, le généalogiste a consulté un nombre important de documents conservés dans la série C des archives départementales du Haut-Rhin, essentiellement des registres de contrôle et des états des sommes payées à chaque recrutement. Il arrive ainsi que le même personnage soit listé à plusieurs reprises, dans les 2250 miliciens enregistrés entre 1733 et 1788, dans les paroisses de Haute- Alsace. Alain Eckès a cependant dénombré environ 1500 références différentes, ce qui donnera aux généalogistes ou historiens locaux autant d'éléments intéressants pour leurs recherches. Comme dans ses précédents documents, il présente ces miliciens de manière alphabétique, avec toutes les informations glanées à leurs sujets dans les différentes sources. N.L. |
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