L'Alsace, éd. de Guebwiller, 19.6.2003

Alain Eckès, généalogiste professionnel installé à Gundolsheim, vient de recenser les Haut-Rhinois engagés dans les batailles napoléoniennes.

Par une circulaire du 6 décembre 1849, le président de la République, Louis Napoléon Bonaparte alias Napoléon III fait part à son gouvernement de son intention de venir en aide "aux nobles débris de nos armées de la République et de l'Empire." Une commission, chargée de traiter des dossiers d'anciens combattants, s'est réunie pour se pencher sur les survivants des grandes batailles menées sous Napoléon 1er. Les préfets, chargés de faire remonter à Paris les demandes, ont dû choisir parmi les soldats qui pouvaient afficher les états de service les plus longs et les plus éclatants. Ceux qui profitaient d'une pension ont été écartés. 11033 anciens combattants ont donc été jugés dignes d'obtenir une aide qui variait selon des critères d'âge et du nombre de blessures. Parmi eux, 2700 Haut-Rhinois se sont vus attribuer 220 francs s'ils avaient au mois 80 ans, 200 francs s'ils étaient septuagénaires, et les plus jeunes ont reçu 175 francs.

Deux autres cahiers en projet

Comme pour ses précédents travaux, Alain Eckès, généalogiste professionnel à Gundolsheim, s'est interrogé sur l'opportunité de présenter une liste détaillée des anciens combattants haut-rhinois. Tablant sur la curiosité des généalogistes, des historiens locaux, ou tout simplement pour les gens qui s'intéressent à leur famille, il s'est donc plongé dans les dossiers des pensionnés napoléoniens. "Il s'agit de dossiers plus riches que d'habitude qui sont conservés aux Archives départementales, à Colmar. Ce sont des demandes formulées par les préfets avec une foule d'informations qu'il a fallu dépouiller", explique le généalogiste. De cette masse d'informations, Alain Eckès a consigné, dans un premier cahier, les renseignements utiles aux chercheurs : nom du soldat, domiciles, date et lieu de naissance, parents, profession, situation de famille et résumé de la carrière militaire de 900 Haut-Rhinois. Deux autres cahiers compléteront, par la suite, la collection. En dehors de l'aspect purement administratif, il a pu relever que la plupart des anciens soldats soulignaient leurs mauvaises conditions d'existence. Ainsi, Christophe Ablitzer, de Colmar, indique qu'il souffre encore de 17 blessures majeures contractées au service et lors d'une chute de cheval. Joseph Imhoff, de Dessenheim, présente pour sa part des états de service impressionnants : campagnes des côtes de l'Océan, d'Autriche, bataille d'Austerlitz, de Prusse, de Pologne, à nouveau d'Autriche, des bouches de l'Elbe et enfin de Russie. Ce véritable héros napoléonien aurait, en outre, tué le chef d'un complot sauvant la vie à 300 Français.

Le document "Les survivants haut-rhinois des armées napoléoniennes", volume I, peut être commandé à Alain Eckès, 8 rue Saint-Blaise, 68250 Gundolsheim. Prix : 11 euros + 2,75 euros de port.

Norbert L'Hostis

"Les survivants haut-rhinois des armées napoléoniennes" est le titre du premier volume de l'étude réalisée par Alain Eckès.