Attention
! Le Cabinet Généalogique Alain Eckes a cessé
ses activités le 31 décembre 2003. Ses publications restent
néanmoins disponibles au CDHF
de Guebwiller.
Les Archives départementales
du Haut-Rhin regorgent d'informations présentant les modes de vies de
nos ancêtres sous l'ancien régime. Le généalogiste professionnel, Alain
Eckès, y a trouvé et dépouillé un fonds concernant les affaires matrimoniales
jugées par le tribunal de l'évêque de Bâle.
Qu'on se le dise,
vivre en couple a de tout temps été l'objet de tracas, de luttes et de
compromis. Au XVIIIe siècle, de nombreuses affaires concernant des mariages
ou futurs unions ont été tranchées par le tribunal épiscopal. Ce
dernier, qui était installé à Altkirch, était compétent pour tous les
litiges matrimoniaux de Haute-Alsace.
Toujours à la recherche
de nouvelles sources et auteurs de nombreux dépouillements aussi bien
de listes de soldats alsaciens enrôlés au service des rois que des miraculés
de Einsiedeln, le Gundolsheimois Alain Eckès, généalogiste professionnel
s'est, cette fois, penché sur 297 affaires matrimoniales traitées par
ce tribunal entre 1757 et 1790. Ces
litiges matrimoniaux jamais exploités à ce jour, permettent de donner
un éclairage nouveau sur la vie de couple, sous l'ancien régime.
Ces affaires sont
de précieux points de repères généalogiques et mentionnent souvent des
témoins ou parents, qui sont autant d'indices intéressants pour les chercheurs.
Divorces, oppositions de mariages, séparations font l'objet de nombreuses
procédures. Les raisons des litiges sont très variées. Ainsi,
Mariam Pflub d'Issenheim gagne son procès contre le dénommé Georgium Leheman
qui n'avait pas tenu sa promesse de mariage et n'avait pas légitimé l'enfant,
né quatre semaines plus tôt. De
son côté, Anna Menny de Guebwiller annulait sa promesse de mariage car
elle n'avait pas le consentement de son père.
"Estropiée
à la main gauche"
L'affaire était bien
plus grave pour Agathe Zwenger de Hartmannswiller mariée depuis dix ans
à Mathaeum Munch qui lui infligeait de mauvais traitements. Malgré
l'intervention d'une trentaine de témoins cités, elle devra rejoindre
son mari ! A
Rouffach, François Joseph Hoffmeyer annule sa promesse de mariage en constatant
« que la demanderesse est estropiée à la main gauche » et que son
père « est chargé de dettes ». A Munwiller, François Hoggy devra
passer devant des experts et médecins car son épouse se plaint « qu'il
n'ait jamais pu rendre le devoir conjugal pour raison d'impuissance
». Enfin, Marie Atanase souhaite annuler son mariage car prétendant avoir
été « forcée et contrainte par ses père et mère. » De nombreux
interrogatoires d'amis et parents seront réalisés et seront conclus par
celui de la plaignante qui précisera qu'elle préfèrerait avoir le démon,
plutôt que lui, comme mari !
Au
XVIIIe siècle, les mariages ne finissaient pas toujours bien !