Généalogie et Histoire
en Alsace
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Attention ! Le Cabinet Généalogique Alain Eckes a cessé ses activités le 31 décembre 2003. Ses publications restent néanmoins disponibles au CDHF de Guebwiller.
 
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"Avant la guerre de Trente Ans"

L'Alsace, éd. de Guebwiller, 23.2.2002

Toujours en quête de nouvelles informations concernant l'histoire des Alsaciens, le généalogiste de Gundolsheim Alain Eckès est parti cette fois à la recherche des soldats d'avant la guerre de Trente Ans. Le résultat ne manque pas d'intérêt.

Toutes les personnes qui s'intéressent un peu à l'histoire de leur localité, ou de la région, se trouvent un jour confronté au manque de sources archivistiques, en raison de la terrible guerre de Trente Ans, qui a ravagé la région, de 1618 à 1648. À l'issue de ce conflit, les traités de Westphalie permettaient au roi de France de prendre possession de l'Alsace. Mais la région, victime de mercenaires de tous acabits avait bien souffert. Plus de la moitié de ses habitants avaient disparu et il avait fallu proposer des terres aux voisins suisses et allemands, pour repeupler la région.

Qui sont donc nos ancêtres ?

Mais comment savoir si certains de nos ancêtres étaient des Alsaciens d'avant la guerre de Trente Ans ? Alain Eckès a trouvé, en partie, la réponse. L'an dernier, en juillet, il avait déniché, aux Archives départementales, une liste de fantassins recrutés en 1580 pour défendre la région si nécessaire. Cette liste permettait de situer des patronymes dans la région. Cette trouvaille devait encourager le généalogiste à se plonger dans le fonds de la Régence autrichienne d'Ensisheim, pour y découvrir plusieurs rôles de revues d'armes datant de 1616, deux ans seulement avant la guerre.

Les Habsbourg appliquaient la règle d'une levée de la milice suivant le principe du troisième homme « Dritten Mann », correspondant au tiers du contingent, calculé d'après les matricules régulièrement remis à jours. Les noms, âges et l'armement des miliciens étaient alors scrupuleusement consignés. Alain Eckès a ainsi pu dépouiller les enregistrements concernant les bailliages de Bergheim, Delle, du Haut-Landser, de Grandvillars, des abbayes d'Issenheim et de Froideval, des communautés de Lutterbach et Widensolen, soit en tout 2452 habitants en âge de porter les armes. Il a aussi pu constater que les « mobilisables », outre le risque de se faire trouer la peau, devaient payer leurs armes. Ce qui explique, sans doute, que plusieurs études concernant la guerre de Trente Ans indiquent le mauvais équipement des recrues.

Soldat centenaire

Parmi les anecdotes trouvées dans ce fonds d'archives, on peut relever l'étonnante robustesse de Christen Pauwman, de Brinckheim, mobilisable malgré ses 100 ans, protégé sans doute lors des combats par Hannsz Billig, de Stetten, Hannsz Heinrich, de Brinckheim, Martin Perrenat, de Montbouton, et Baschen Schnell, de Blotzheim, tous âgés de 90 ans seulement…

En comparant plusieurs registres, Alain Eckès a aussi pu constater la transformation de certains patronymes, comme ce Zimmermann, devenu rapidement charpentier.

Norbert L'Hostis

  À l'époque de la guerre de Trente Ans, les « mobilisables » devaient s'équiper eux-mêmes, avant de batailler.