Attention
! Le Cabinet Généalogique Alain Eckes a cessé
ses activités le 31 décembre 2003. Ses publications restent
néanmoins disponibles au CDHF
de Guebwiller.
Aujourd'hui réputé
pour la qualité de son vignoble et pour la richesse de sa faune et de
sa flore, le Bollenberg a été pendant des siècles un centre religieux
très important.
Le Bollenberg s'étend
sur les communes de Rouffach, d'Orschwihr et de Westhalten. Il est en
réalité composé de trois sommets, dont le plus élevé, dominant la vallée
de l'Ohmbach, culmine à 363 mètres. Mais c'est sur les pentes de la colline
située à l'est, face à Gundolsheim, qu'ont été trouvées les traces d'une
occupation très ancienne. Ainsi, certains archéologues du XIXe siècle
ont vu dans les imposants blocs de grès vosgien émaillant la pelouse sèche,
à proximité de l'auberge, d'anciens dolmens, témoins de rites cultuels
anciens. Même si cette thèse est aujourd'hui contestée, la découverte
de mobilier archéologique (hachette, fragment d'urne) est une preuve de
la présence humaine sur la colline depuis le néolithique.
Première cellule
chrétienne
Un établissement gallo-romain
se trouvait sur la pente actuellement couverte de vignes et dominait la
voie romaine qui passait en contrebas, sur le tracé de l'actuelle RN 83.
C'est ce qu'ont révélé les vestiges de murs, les fragments de tuiles et
les monnaies qui ont été mis à jour.
Mais le Bollenberg
a pris une réelle dimension religieuse au moment de l'installation sur
ses pentes de la première cellule chrétienne du secteur de Rouffach. La
découverte de pans de murs et de sarcophages mérovingiens à la fin du
XIXe siècle, atteste de l'existence d'une église construite sur le flanc
est de la colline aux environs du VIe siècle, à l'emplacement de la villa
romaine. Située sur un lieu propice depuis longtemps aux pratiques religieuses,
elle avait tout à la fois l'avantage d'être proche de l'ancienne voie
romaine et du domaine royal d'Isenbourg, et de dominer une plaine aux
terres fertiles. L'église, dédiée à Saint- Martin, bénéficia de la protection
des comtes d'Eguisheim et des évêques de Strasbourg durant tout le Moyen-Age.
Elle devint un centre de culte réputé, qui attirait les fidèles de tous
les villages environnants, Bergholtz, Orschwihr, Soultzmatt, Westhalten,
Rouffach, Gundolsheim et même Pfaffenheim. Il semble même qu'à l'occasion,
des fêtes se tenaient autour du sanctuaire un marché d'une certaine importance.
Déclin et disparition
Peu à peu chaque village
des alentours forma une paroisse autonome, centrée autour de son église
paroissiale. Seuls les habitants d'Orschwihr continuèrent à fréquenter
assidûment l'église Saint-Martin du Bollenberg jusqu'en 1 550. Par la
suite, l'église fut confiée à un frère chargé d'assurer le service divin
pour les fidèles qui s'y rendaient en procession deux fois par an, à l'occasion
de la Saint-Martin et de la Trinité. Aux lendemains de la guerre de Trente-Ans,
l'église était en ruine. Vendue comme bien national à la Révolution, elle
fut définitivement détruite quelques années plus tard. A sa place fut
construite une exploitation agricole, connue sous le nom de ferme Lidy,
dont il ne subsiste plus que quelques murs ruinés et un puits comblé.
Aujourd'hui, la chapelle des sorcières reste le seul édifice religieux
du Bollenberg, dernier témoin de l'aura sacrée qui entoure la colline
depuis les temps les plus reculés.
Alain Eckes
L'auberge
et l'hôtel nichés dans un décor de verdure.
Inscription
insérée dans une façade à Gundolsheim signalant la construction
en 1714 d'une maison qui dépendait de l'église du Bollenberg"
("Bolen Kirch").
Extrait
de la carte de Cassini (deuxième moitié du XVIIIe siècle): le
symbole placé à droite du mot "Bollenberg" correspond à l'ancienne
église Saint-Martin, à ne pas confondre avec la "Chapelle de
la Mission" située à l'emplacement de l'actuelle chapelle des
sorcières.
L'oratoire
du XVIIIe siècle, très dégradé, situé en bordure du chemin processionnel
venant de Rouffach.
Une
borne médiévale séparant les bans de Rouffach et d'Orschwihr.
On y distingue la crosse épiscopale.