Généalogie et Histoire
en Alsace
1er octobre 2000 - 31 décembre 2003
cgae@libertysurf.fr
E-Mail
Français
Elsassisch
Deutsch
English

Attention ! Le Cabinet Généalogique Alain Eckes a cessé ses activités le 31 décembre 2003. Ses publications restent néanmoins disponibles au CDHF de Guebwiller.
 
ACCUEIL
 
PUBLICATIONS
Des relevés de sources généalogiques inédites
 
PATRONYMES

Les patronymes relevés au cours des dépouillements

PALEOGRAPHIE
Des exemples de sources généalogiques alsaciennes
 
ARTICLES
Les articles écrits par Alain Eckes
 
NOSTALGIE...
Le Cabinet Généalogique Alain Eckes dans la presse
 
KIKEOU
Un logiciel de gestion des photos de famille
 
 
"Une colline bénie des dieux"

L'Alsace, éd. de Guebwiller, 15.7.2001

Aujourd'hui réputé pour la qualité de son vignoble et pour la richesse de sa faune et de sa flore, le Bollenberg a été pendant des siècles un centre religieux très important.

Le Bollenberg s'étend sur les communes de Rouffach, d'Orschwihr et de Westhalten. Il est en réalité composé de trois sommets, dont le plus élevé, dominant la vallée de l'Ohmbach, culmine à 363 mètres. Mais c'est sur les pentes de la colline située à l'est, face à Gundolsheim, qu'ont été trouvées les traces d'une occupation très ancienne. Ainsi, certains archéologues du XIXe siècle ont vu dans les imposants blocs de grès vosgien émaillant la pelouse sèche, à proximité de l'auberge, d'anciens dolmens, témoins de rites cultuels anciens. Même si cette thèse est aujourd'hui contestée, la découverte de mobilier archéologique (hachette, fragment d'urne) est une preuve de la présence humaine sur la colline depuis le néolithique.

Première cellule chrétienne

Un établissement gallo-romain se trouvait sur la pente actuellement couverte de vignes et dominait la voie romaine qui passait en contrebas, sur le tracé de l'actuelle RN 83. C'est ce qu'ont révélé les vestiges de murs, les fragments de tuiles et les monnaies qui ont été mis à jour.

Mais le Bollenberg a pris une réelle dimension religieuse au moment de l'installation sur ses pentes de la première cellule chrétienne du secteur de Rouffach. La découverte de pans de murs et de sarcophages mérovingiens à la fin du XIXe siècle, atteste de l'existence d'une église construite sur le flanc est de la colline aux environs du VIe siècle, à l'emplacement de la villa romaine. Située sur un lieu propice depuis longtemps aux pratiques religieuses, elle avait tout à la fois l'avantage d'être proche de l'ancienne voie romaine et du domaine royal d'Isenbourg, et de dominer une plaine aux terres fertiles. L'église, dédiée à Saint- Martin, bénéficia de la protection des comtes d'Eguisheim et des évêques de Strasbourg durant tout le Moyen-Age. Elle devint un centre de culte réputé, qui attirait les fidèles de tous les villages environnants, Bergholtz, Orschwihr, Soultzmatt, Westhalten, Rouffach, Gundolsheim et même Pfaffenheim. Il semble même qu'à l'occasion, des fêtes se tenaient autour du sanctuaire un marché d'une certaine importance.

Déclin et disparition

Peu à peu chaque village des alentours forma une paroisse autonome, centrée autour de son église paroissiale. Seuls les habitants d'Orschwihr continuèrent à fréquenter assidûment l'église Saint-Martin du Bollenberg jusqu'en 1 550. Par la suite, l'église fut confiée à un frère chargé d'assurer le service divin pour les fidèles qui s'y rendaient en procession deux fois par an, à l'occasion de la Saint-Martin et de la Trinité. Aux lendemains de la guerre de Trente-Ans, l'église était en ruine. Vendue comme bien national à la Révolution, elle fut définitivement détruite quelques années plus tard. A sa place fut construite une exploitation agricole, connue sous le nom de ferme Lidy, dont il ne subsiste plus que quelques murs ruinés et un puits comblé. Aujourd'hui, la chapelle des sorcières reste le seul édifice religieux du Bollenberg, dernier témoin de l'aura sacrée qui entoure la colline depuis les temps les plus reculés.

Alain Eckes

L'auberge et l'hôtel nichés dans un décor de verdure.
 
Inscription insérée dans une façade à Gundolsheim signalant la construction en 1714 d'une maison qui dépendait de l'église du Bollenberg" ("Bolen Kirch").
 
Extrait de la carte de Cassini (deuxième moitié du XVIIIe siècle): le symbole placé à droite du mot "Bollenberg" correspond à l'ancienne église Saint-Martin, à ne pas confondre avec la "Chapelle de la Mission" située à l'emplacement de l'actuelle chapelle des sorcières.
L'oratoire du XVIIIe siècle, très dégradé, situé en bordure du chemin processionnel venant de Rouffach.
 
Une borne médiévale séparant les bans de Rouffach et d'Orschwihr. On y distingue la crosse épiscopale.